Publié initialement dans le numéro de mai 2017 d'AutoJournal.
Par : Adam Hill, fondateur et PDG, LGM Financial Services
Le monde entier a assisté à la fin des négociations de Paris sur le changement climatique en décembre 2015. Les délégués de 195 pays s'étaient réunis pour deux semaines intenses de négociations dans l'espoir de conclure un accord qui limiterait la hausse des températures mondiales. Dans une démonstration sans précédent d'unité à la onzième heure, l'accord de Paris a été signé et la Tour Eiffel s'est illuminée en vert en signe de célébration.
Le pacte de Paris a été présenté comme " le plus grand succès diplomatique du monde ". Parmi les principaux engagements détaillés dans ce document de 31 pages, les pays, dont le Canada, ont promis de se soumettre à un important "régime carbone" dans le but d'atteindre un monde neutre en carbone après 2050 et avant 2100. Le pacte stipule également que les nations doivent s'efforcer de réduire leur production de carbone "dès que possible".
Dans une lettre conjointe publiée par le Forum économique mondial, 13 dirigeants de l'industrie automobile ont également promis d'accélérer la mise au point de technologies de véhicules propres afin de réduire le rôle de l'industrie dans les émissions de gaz à effet de serre. Les PDG ont exposé leur vision d'un "secteur des transports décarbonisé" et ont promis de "maximiser les avantages de la mobilité tout en atténuant l'impact sur l'environnement".
Responsabilité individuelle
En tant que fondateur d'une entreprise canadienne active dans le secteur automobile, ma responsabilité en matière de réduction des émissions de carbone est double. Mon pays s'est engagé à atteindre des objectifs ambitieux en matière de changement climatique, et mon industrie a également exprimé son soutien.
Lorsque nous nous sommes préparés à déménager le siège de notre entreprise dans de nouveaux locaux fin 2015, nous avons saisi l'occasion d'engager une aide extérieure pour réaliser un audit environnemental de la manière dont nous exploitions notre entreprise. De nombreux changements simples ont été recommandés pour réduire notre empreinte, notamment que nous diminuions le nombre de vols de nos employés.
Avec une table rase dans notre nouveau bureau, nous avons décidé d'investir plus de 100 000 dollars dans des équipements audiovisuels afin de pouvoir facilement organiser des vidéoconférences avec nos collègues éloignés. L'évaluation nous a également incités à nous fixer pour objectif de devenir entièrement neutres en carbone d'ici à la fin de 2017, en modifiant nos comportements et en consacrant des fonds à la compensation de notre consommation.
Que vous soyez un fournisseur de F&I ou un concessionnaire, la motivation derrière la réduction de votre production de carbone ne doit pas être uniquement altruiste. Dans sa liste des entreprises les plus éthiques au monde en 2017, l'Institut Ethisphere a constaté que le cours de l'action des entreprises honorées cotées en bourse bénéficiait d'une "prime d'éthique" de 6,4 % par rapport à leurs homologues du S&P 500. Leurs données suggèrent que la valeur financière et l'éthique sont "inexorablement liées".
Inspirez et engagez vos employés
Donner aux employés la possibilité de venir au travail avec un sens de l'objectif et la capacité d'avoir un impact sur quelque chose au-delà de leur description de poste habituelle est un merveilleux moyen de créer une camaraderie et d'augmenter les niveaux d'engagement.
Si votre personnel peut être impliqué dans des ajustements tels que le passage au papier recto-verso, l'utilisation d'un éclairage LED plus efficace dans la salle d'exposition ou la mise en œuvre de programmes de recyclage des matériaux, il se sentira davantage lié à la manière dont la concession est gérée et pourra peut-être même apporter ces changements de comportement chez lui.
Attirer des clients soucieux de l'environnement
Une étude mondiale sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) menée par Cone Communications a révélé que 91 % des consommateurs attendent des entreprises qu'elles agissent de manière responsable et qu'elles abordent les questions sociales et environnementales. Les résultats montrent également que les consommateurs parlent avec leur porte-monnaie, puisque plus de huit personnes interrogées sur dix déclarent tenir compte des efforts en matière de RSE lorsqu'elles décident où faire leurs achats.
Je pense que de nombreux consommateurs reconnaîtront aux concessionnaires le mérite de s'engager dans une voie plus écologique. Ils manifesteront cette reconnaissance de diverses manières, que ce soit en étant plus enclins à acheter un véhicule chez un concessionnaire ayant une réputation écologique, ou tout simplement en n'essayant pas d'obtenir la meilleure offre possible pour l'achat d'un véhicule parce qu'ils savent qu'une partie des bénéfices peut servir à financer des initiatives environnementales.
S'aligner sur les efforts des équipementiers
Le tribunal de l'opinion publique a commencé à exercer une pression accrue sur les équipementiers pour qu'ils assainissent l'industrie. En réponse, Volkswagen a engagé plus de 2 milliards de dollars dans l'avancement de la technologie des véhicules à émission zéro. Toyota a également fait preuve d'engagement, comme en témoigne le lancement cette année de moteurs TNGA plus efficaces pour les véhicules à essence standard et les véhicules hybrides. De même, la production de la i3 électrique de BMW consomme 50 % d'énergie et 70 % d'eau en moins que la construction d'une voiture classique.
Maintenant que les constructeurs automobiles mettent l'accent sur la responsabilité environnementale, il est logique de s'intéresser à l'étape suivante du processus de distribution des véhicules. On s'attendra à ce que l'intendance soit pratiquée dans le processus de vente au détail et d'entretien des véhicules. Si un concessionnaire fait preuve de leadership dans la manière dont son environnement physique est construit et entretenu, les équipementiers ne manqueront pas de le remarquer.
Imaginez que le Canada dispose du réseau de distribution des concessionnaires le plus écologique au monde. Ce serait un titre de gloire spectaculaire. Jim Collins, auteur de Good to Great, le dit bien : De petites rotations constantes sur un volant d'inertie ont un effet d'élan difficile à battre. De petits changements de comportement dans votre concession, accumulés au fil du temps, aideront à catapulter le Canada sur la scène mondiale en tant que chef de file de la réduction du carbone.